J’y ai fait trois voyages de ski dont les souvenirs m’habitent encore intensément. C’est l’une des plus incroyables destinations que je connaisse et pourtant j’ai aussi eu le privilège de dévaler les pentes de stations réputées comme Les 3 vallées et Tignes/Val d’Isère dans les Alpes, Whistler et Lac Louise dans l’Ouest canadien, Alta en Utah. N’empêche, elle figure à mes yeux parmi les endroits les plus excitants qui soient : Jackson Hole, Wyoming.
Paul Dubrûle est directeur des ventes ski chez Voyages Gendron. La planète n’a pas de secrets pour lui et il abonde dans le même sens.
« Jackson Hole est un incontournable. C’est un gros vendeur et c’est l’une des destinations d’où les gens reviennent les plus emballés. »
La station qui a célébré ses 50 ans en 2015 tente de se défaire de sa réputation de montagne extrême. Mais, elle y parvient difficilement. Ses 23 pistes double-noires, ses bols et ses « chutes », en plus de son fameux Corbet’s Couloir suscitent régulièrement l’attention des magazines spécialisés de partout au monde.
« Aucun doute, c’est une montagne de défis, avoue Dubrûle. C’est costaud. Son dénivelé de 1 261 mètres (4 139 pieds) est le plus important de tous les États-Unis. Il n’y a pas de faux-plats à Jackson Hole, on peut profiter d’un territoire fou pour le hors-piste « inbound ». L’héliski est aussi permis. »
Au contraire de Paul Dubrûle, je ne suis pas un pro sur des planches. Je me débrouille, comme on dit. Tout de même, j’ai jubilé dans cet immense domaine skiable lors de mes trois séjours. D’abord parce que les paysages environnants – nous sommes dans le parc national Grand Teton et à proximité du Yellowstone – sont époustouflants. É-POUS-TOU-FLANTS !
Ensuite, parce qu’on atterrit à 15 minutes de la toute petite ville de Jackson. Après l’envolée, on est rapidement à notre hôtel et on n’a donc pas 2-3 heures de route à se farcir.
Jackson est charmante et semble résister au modernisme. Il subsiste quelques saloons, des trottoirs en bois comme à la belle époque des cowboys et des arches faites de panaches de cervidés. Elle n’a pas été défigurée à coup de bulldozers pour faire place aux touristes.
« Il y a encore aujourd’hui davantage de têtes de bétail au Wyoming que de population, précise Dubrûle. Alors, il ne faut pas être surpris d’avoir de vrais cowboys comme voisins de table au saloon. »
C’est effectivement… dépaysant ! On a l’impression de se retrouver dans une aventure de Lucky Luke.
Personnellement, c’est un plaisir renouvelé que de retourner chaque fois au Million Dollar Cowboy Bar, où l’on s’assoit sur des selles de chevaux…
À chacun de mes voyages de ski là-bas, notre groupe d’amis a pris une journée de congé pour goûter à une randonnée de motoneige parmi les geysers et les bisons (c’est TRÈS impressionnant) dans le parc Yellowstone.
L’offre hôtelière est pleinement satisfaisante. La haute saison au Wyoming, c’est l’été avec Yellowstone qui est le parc national le plus visité des États-Unis. Alors l’hiver, on profite de prix raisonnables.
« Jackson Hole, c’est le Banff de nos voisins du Sud, fait valoir celui qui vend avec son équipe 7 000 voyages de ski par année. C’est l’une de nos destinations fétiches aussi parce qu’on peut proposer une deuxième montagne, Grand Targhee, et même une troisième (Big Sky) si vous voulez prolonger votre séjour au Montana voisin. »
Pour ceux qui en seraient à leur premier voyage à caractère sportif et qui craignent la réputation de Jackson Hole, Dubrûle tient à préciser ceci : « Les Québécois sont de très bons skieurs. Avec le Mont Sainte-Anne, Tremblant et le Massif de Charlevoix notamment, nous avons des montagnes intéressantes pour développer nos habiletés. Alors, ne craignez pas de vous offrir des vacances à Jackson Hole malgré tous les frissons que vous garantissent parfois certaines publicités ou vidéos. »
Bref, pour ceux qui recherchent une aventure avec un grand A et éviter les longs déplacements entre l’aéroport et le domaine alpin, inscrivez la station « Born to be wild » à votre agenda. Vous ne le regretterez pas.
Jackson Hole, en bref :
Sommet : 3 185 mètres (10 450 pieds)
Enneigement annuel moyen 1,43 mètre (450 pouces)
116 pistes, dont 50 % pour experts