Dans son grand atelier caché sous les arbres à Otterburn Park, France Malo donne un ultime coup de pinceau à un skieur qui dévale une pente abrupte. En regardant la toile, on ressent l’énergie et la fougue de l’homme aux genoux pliés qui enfonce un bâton dans la neige.
L’artiste fait ressortir avec précision les mouvements du corps humain. « Quand je dessine, je sens physiquement la position du skieur. Tout cela part d’une intuition et bien sûr d’un grand sens de l’observation », raconte-t-elle, en souriant.
Dès son jeune âge, le dimanche, France accompagne ses parents à l’église de Saint-Hilaire. Assise sur le banc, elle scrute les multiples détails, les formes et les personnages qui illustrent les tableaux du peintre Ozias Leduc, surnommé le Michel Ange du Québec.
À 14 ans, elle participe à des camps artistiques en Europe. Pendant quatre ans, elle y reçoit une formation multidisciplinaire. À son retour au Québec, France évoluera au gré de ses passions dans la peinture, la céramique, la sculpture.
Son inspiration provient des endroits où elle a séjourné en Suisse, en Angleterre, aux États-Unis. MALO possède une longue feuille de route : illustratrice, graphiste, bédéiste, réalisatrice de court-métrage, enseignante, etc. Le point commun entre ces différents projets ? La passion doit être au rendez-vous.
Vélo et ski
Depuis deux ans, la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) l’invite dans différents événements. Sur place avec son pinceau, elle improvise une création en direct. Jamais, elle n’a vécu un blocage. « Je fais confiance à ma toile blanche qui me propulse toujours vers la création. Je vis de belles expériences avec un sentiment de plaisir et de liberté. »
À chaque jour, l’été, cette hyperactive se réserve du temps pour rouler en vélo. L’hiver, elle pratique le ski de fond, le ski alpin et a découvert depuis longtemps le backcountry.
La pratique de sports et l’art font partie de son équilibre. Sa démarche inimitable est le fruit d’une longue pratique en dessin, peinture et sculpture. Dans son atelier, elle me montre une superbe toile de quatre skieurs. « J’ai développé moi-même ce matériau en poly-aluminium », explique-t-elle. Le résultat donne un reflet vibrant aux couleurs de la toile.
Au Colorado
L’originalité de ses œuvres en ski alpin attire les galeristes dont un situé au Colorado. Son talent est reconnu en France, en Italie et aux États-Unis. En 2013, France a obtenu le prix David-Nillet au Salon national des Beaux-Arts, à Paris et de nombreux autres sur la scène internationale.
Au Québec, France est devenue une référence dans l’art sportif. En juillet dernier, l’organisation de la Finale des Jeux du Québec a remis un tableau de MALO à la Ville de Montréal lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux du Québec. Plus de 200 reproductions signées et numérotées ont été offertes aux sportifs et aux dignitaires.
Cet événement démontre sa détermination. « Je me suis donné une mission, soit d’introduire les beaux-arts dans le milieu sportif et vice-versa. Je veux prouver que la peinture sportive, c’est aussi de l’art », martèle-t-elle.
En attendant, plusieurs sportives auront un coup de cœur pour le foulard ou la robe dessinée par MALO et créée en
France Malo présentera une exposition solo de ses œuvres de ski à la Galerie Blue-River au Colorado en janvier et février prochain (4111, S. Main St., #17, Breckenridge).
MALO ART-SPORT Atelier-Galerie
742, rue Saint-Jean-Baptiste, Vieux-Belœil J3G 2V1
Ouverture le 1er novembre
Et dès le 1er novembre, le public pourra admirer ses œuvres, ses toiles et sculptures dans son atelier-galerie.