Je vais d’abord en Gaspésie pour me rapprocher des choses qui comptent pour moi. Me rapprocher de la montagne pour y skier allègrement. Me rapprocher de la mer pour contempler le large, souvent en skiant. Pour y contempler des animaux dans leur habitat naturel. Et puis, pour bien manger et vivre simplement, toujours en excellente compagnie. Une fois sur place, bien au centre de la Haute-Gaspésie, à partir de Sainte-Anne-des-Monts, je peux retrouver pas mal tous ces attraits à moins d’une heure de déplacement, la plupart du temps en quelques minutes seulement.
La région côtière abonde d’opportunités selon nos attentes et le temps qu’on y passe. Pour la rando-alpine (ski ou planche à neige), c’est mon coup de cœur assuré au Cap Castor, à peine quelques minutes passé Sainte-Anne-des-Monts. Cette semaine de fin janvier, tiens : poudreuse abondante après plusieurs jours sans précipitations significatives puis l’extase totale au lendemain de la petite tempête.
Retrouvez-y des descentes aux paramètres très diversifiés comportant des dévers intéressants, du boisé clairsemé enivrant, des angles de pente abruptes à donner le vertige et des secteurs professionnellement aménagés pour ceux qui aimeraient perfectionner leur performance en hors-piste. J’aime renouer avec ses boisés qui captent vraiment bien les précipitations parfois à coup de surprise naturelle imprévue, ses descentes protégées des vents côtiers et la quiétude d’être ‘presque’ seul au monde dans un joyeux domaine clairement aménagé pour le plaisir de glisser.
Pour bien profiter de l’expérience, le Cap Castor fourni un.e guide pour la journée. Le territoire est exclusif, pas de foule ici, ça veut aussi dire que vous skierez les meilleures conditions, préserverez votre énergie pour des remontées efficaces et un enchaînement logique et bien graduel de votre expérience en descente. Tous les skieurs que je connais qui ont foulés la neige du Cap Castor sont unanimes : ils reviendront à leur prochaine visite gaspésienne. Nouveauté cette année, un refuge est disponible en location pour un forfait couette et palettes au sommet.
Le Parc de la Gaspésie et la Réserve faunique des Chic-Chocs renferment aussi un vaste éventail de possibilités de rando-alpine, s’y aventurer nécessite plus de planification et certainement de connaissances. Comme les Chic-Chocs avaient été frappés par une période assez intense de grésil, verglas et précipitations mixtes quelques jours avant notre arrivée, les hauts sommets alpins comme le Hogg’s Back, le Mur des Patrouilleurs et les Mines Madeleines étaient fortement déconseillés. Dans ces conditions, le Mont Ernest-Laforce était non seulement une valeur sûre, mais un choix définitivement fort agréable. L’approche y est si aisée, la montagne se skie avec une facilité déconcertante et les sommets avoisinants dans toutes les directions sont stupéfiants. Soit, vous n’y serez pas seul, c’est une montagne assez prisée, profitez-en alors pour faire un peu de social.
Vérifiez les attraits locaux en soirée pour vivre votre Gaspésie au rythme qui vous convient. Mon épouse et moi avons réussi à dénicher deux billets pour le spectacle du groupe Qualité Motel au Quartier Général de Murdochville pendant le festival White Lips. C’est franchement délirant de constater le tour de force du Chic-Chac de générer des événements regroupant plus de 300 skieurs et planchistes sur le party dans une ville qu’on croyais à l’abandon il y a une décennie!
On me questionne souvent à savoir quel est le meilleur temps pour skier les Chic-Chocs, du genre : “la deuxième semaine de février c’est tu bon pour la poudreuse?” Je ne répondrai pas à ça. Je ne connais personne qui saura prédire avec exactitude les conditions de poudreuse exceptionnelles, sauf à l’approche d’un bulletin météorologique précis. Pour cette raison, prévoyez votre séjour quand le temps sera bon pour vous. Pour moi, chaque sortie en montagne m’allume, mes yeux ne cessent de voir de nouvelles choses et mes skis me permettent de voir de plus en plus de recoins idylliques de notre trésor montagneux québécois.