Alors que la majorité des gens sont encore dans les bras de Morphée, la tribu elle se met en branle. Aujourd’hui elle prend la direction des Laurentides pour visiter le Mont St-Sauveur. Sur la route, aucun signe de neige. Les bernaches et oies blanches s’en donnent à cœur joie dans les champs longeant l’autoroute 40. La A-640 et la A-15 Nord sont toutes aussi dénuées de cette magnifique blancheur hivernale. Il faut attendre notre arrivée dans le stationnement de la station pour enfin voir de la neige.
Aussitôt arrivés, nous voici en plein préparatifs, les mômes enfilent leurs habits et la mamma en fait de même. En un rien de temps nous sommes habillés et prêt à jouir de cette journée printanière. Alors que nous prenons place dans la remontée, un son de grattage de surface durcie surprend ma muse, elle devient dès lors sur ses gardes et avec raison. Ce matin seul la « Red Bird » est accessible, les autres pistes étant trop gelées. La mamma qui en est à sa première visite ici et, qui plus est, n’a jamais skié aussi tard en saison, en arrache un peu. Heureusement, la piste n’est pas très abrupte et, bien qu’elle n’ait pas apprécié sa descente, elle réussit tout de même à rallier la base sans encombre.
Les conditions matinales étant trop difficiles, la mamma prend la décision de profiter des rayons de Galarneau sur la terrasse le temps que la surface ramollisse. Elle m’avouera plus tard avoir certainement somnolé dans sa chaise.
Pendant ce temps, moi et les deux petits rejetons arpentons le domaine qui ouvre petit à petit. Quelques pistes s’offrent à nous et nous avons tôt fait de les essayer toutes et chacune. La surface est généralement très ferme ce matin, la pluie d’hier n’a certainement pas aidé. Évidemment, l’héritier n’a d’yeux que pour le « Silver Park », le petit parc à neige est encore accessible et les modules qui le composent sont tous dégagés, il n’en fallait pas plus pour qu’il s’y élance sans retenue, un vrai p’tit cowboy. C’est finalement après avoir parcouru les pistes deux fois chacune en prenant bien soin d’aller en reconnaissance dans la « Red Bird » pour la mamma que nous entrons pour le dîner. À notre retour à l’extérieur, babam! Le gros sel! Je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé pendant la demi-heure qu’a duré le goûter, mais la surface était maintenant devenue plutôt molle et le gros sel printanier avait fait son apparition.
Les surfaces durcies, voir glacées du matin, avaient maintenant fait place à de petites flaques d’eau au pied des remontées, mais aussi dans les pistes elles même. Il n’y a rien de bien grave, mais c’était tout de même surprenant. Ces conditions molles de l’après-midi étaient parfaites, du vrai ski de printemps. La piste « Côte 70 Est » était particulièrement invitante, je l’ai empruntée à quelques reprises. Je dois aussi mentionner la « Nordique », son pitch a été le dernier à ramollir, et avec cette lenteur, sa mollesse était parfaite, ni trop molle ni trop ferme. J’y suis allé de beaux moyens virages sur les carres, le bonheur quoi!
Il serait difficile de terminer cette publication sans parler de l’ambiance. Tout au long de la journée, j’ai rencontré de vrais mordus, des gens pour qui ne pas être présent ici aujourd’hui étaient inconcevable. L’accueil des gens est exemplaire, un préposé à la remontée « L’Étoile » est même allé lui-même changer la passe de l’héritière, elle ne fonctionnait pas bien, afin que nous ne manquions pas de descentes, bravo à lui. De plus, l’animation offerte sur la petite scène de la terrasse donnait un petit plus non-négligeable à cette journée déjà fortement remplie de bonheur.
La station a déjà annoncé quelle serait en opération jusqu’ à la mi-mai et à voir l’épaisseur de neige dans la « Côte 70 Ouest » ainsi que dans la « Nordique », je n’ai aucune difficulté à les croire. Profitez du ski de printemps à St-Sauveur, comme le dit si bien leur slogan, « Le gazon est toujours plus vert chez le voisin ». Bon ski à tous!