Mon Défi: de 400m à 32km 

Bonjour, je m’appelle Simon Cooper, président du club cycliste la meute de Rivière-du-Loup. Je porte plusieurs chapeaux au niveau de notre club; entraineur, organisateur, commissaire en BMX et vélo de montagne, coureur en race BMX et je m’occupe de l’entretien des sentiers de fatbike.  Vu que je participe déjà à plusieurs courses de BMX sur le circuit de la FQSC, l’idée d’essayé une course de fatbike m’intéressait beaucoup.  Alors je regarde le calendrier, et je décide de faire la plus importante : le championnat québécois.  Je vérifie en quoi consiste la course, 32km sur le lac St-Jean.  32km … moi qui suis habitué à faire des courses de 400m en BMX, voici un bon défi à relever!  Alors je me fixe un objectif, parcourir la distance qui sépare le Centre Touristique de Vauvert (Dolbeau-Mistassini) et le Village sur Glace de Roberval.

Motivé, j’ai débuté mon entrainement. Nous avons un sentier de 8 km de fatbike à Rivière-du-loup, sur un terrain montagneux. Afin d’obtenir la bonne distance, on en fait plusieurs fois le tour.  Même avec un bon entrainement, la météo allait être un facteur déterminant de cette course.  La surface allait être dure ou molle? Il allait faire chaud ou froid? Une journée avec du vent ou une petite brise?  Tout allait se jouer le jour même.  

Parti le vendredi matin de Rivière-du-Loup, après 5 heures de route à faire, une petite pause à Québec pour diner et faire un dernier entrainement, nous nous sommes rendu à Roberval pour l’événement. On regarde la météo du lendemain: -7c avec du soleil, presque pas de vent! Avec un -15c pendant la nuit, la neige va se durcir au cours de la nuit.  À notre arrivée, on apprend qu’il y a une course le vendredi soir. J’avais décidé de ne pas participer pour garder mes forces pour le samedi, mais une fois arrivé sur le site, petit changement d’idée! Pourquoi pas! Un 2 contre 2 sur une piste de 700m à la noirceur.  Une nouvelle expérience à vivre. La piste est éclairée aux flambeaux, les spectateurs sont proches, wow!  Oui, j’ai raté mes 2 départs, trop habituer avec les départs de «gate» de BMX, mais une belle expérience. Maintenant dodo pour la grosse journée de demain!

J’arrive tôt sur le lieu de la course, la météo est parfaite: soleil, pas de vent et il fait chaud.  Au départ de la course, les participants se posent la même question: quelle pression doit-on mettre dans les pneus, quel sera la bonne recette pour aujourd’hui?  Plusieurs coureurs vont tester le début de piste.  La piste semble assez molle, mais on reçoit les conseils des suiveurs en motoneige nous avisant qu’elle se durcit un peu plus loin… avec le soleil la surface risque de changer.  Je regarde le paysage, un grand lac blanc, on ne voit pas l’autre côté.  Le départ va débuter dans quelque instant, le stress se fait sentir, je garde mon objectif en tête, traverser le lac. 

 

Le départ est donné, une première ligne droite suivit d’une descente qui est très molle, plusieurs personnes tombent à cet endroit.  Les techniques de BMX me servent bien ici, je réussis à descendre cette côte en contournant plusieurs personnes qui sont tombées ou qui ont déposées le pied à terre pour garder leur équilibre.

Une fois arrivé sur le lac, je regarde en avant, j’aperçois une grande lignée de vélo de fatbike, on avance vers le néant, rien en avant, que de la neige à perte de vue.  Les 3 premiers kilomètres vont bien, j’ai fait le bon choix de pression, je garde un bon tempo.  Ensuite la neige se durcit un peu, alors les autres qui ont choisi d’avoir le pneu plus dur reprennent du terrain.  Même si je me fais dépasser je garde mon objectif, finir la course, ma position m’importe peu.  Les motoneiges passent près de nous et nous demande si tout va bien pendant la course. Soudain, à moitié de parcours un motoneigiste ralenti à côté de moi, il me demande si j’ai des outils. Une concurrente plus loin en avant de moi éprouve des problèmes techniques, alors j’arrête pour lui remettre mon multi-outils. Il m’attend à la moitié du trajet pour me remettre mon outil.  Eh oui déjà la moitié du trajet de fait, j’ai mal aux cuisses, je suis déjà loin des 400m d’une piste de BMX.  C’est à ce moment que je regarde en avant et j’aperçois la silhouette des montagnes. C’est motivant de voir un objectif devant nous, pas seulement une étendu de neige blanche. 

Je continue mon trajet, toujours au même rythme, je suis environ dans le milieu du peloton.  Je me répète dans ma tête que je suis ici pour vivre une expérience nouvelle alors j’essaie d’en profiter, je me mets à observer le paysage qui m’entoure, une grande étendue blanche avec les reflets du soleil dessus, en avant et en arrière de moi je vois des points noirs dans cette neige, d’autres coureurs, le décor est magnifique.  Voilà pourquoi je voulais vivre une expérience comme ceci, rouler à vélo sur un lac gelé, une belle occasion qui nous permet de vivre une telle expérience.  Je continue ma route, mes jambes tiennent le coup, il faut bien rouler dans les roulières des concurrents passés avant nous, sinon c’est la chute.

Un avantage de rouler sur la neige: tomber ne fait pas mal! Mais cela joue sur le moral. C’est beaucoup plus lent… Il ne reste que 5 km à faire, les premiers sont arrivés depuis déjà une heure, la neige est rendue plus molle par les chauds rayons du soleil. Je vois maintenant le village sur la glace, je continue mes efforts, ça remonte le moral.  Il reste maintenant 1 km à faire sur la glace maintenant, ça roule beaucoup plus vite et je me dirige vers la ligne d’arrivée!  Une fois cette ligne franchie, vous entendez l’animateur dire votre nom au micro! Quel plaisir d’avoir accompli mon objectif et même plus, d’avoir sorti de ma zone de confort.  Il est là le grand accomplissement: de sortir de cette zone, moi qui suis habitué à faire des sprints ou des raids. Merci aux organisateurs de La Traversée du Lac St-Jean pour m’avoir permis de vivre cette expérience!

Récit par : Simon Cooper, président du club cycliste la meute de Rivière-du-Loup

 

Album photos : retour en images de l’événement La Traversée du Lac St-Jean à Vélo
📸 Vincent Levesque