“Après une victoire, la ligne d’arrivée devient le point de départ” – Bruny Surin
Le corps humain est une machine extraordinaire. Quelqu’un a déjà dit: “le corps peut tout faire; il ne suffit que de l’entrainer.” Le sport n’est pas dans mon ADN, mais la perspective du dépassement de soi nourrit mon adrénaline et me donne envie d’explorer les limites. À la base, le désir d’être meilleure. Pour quelle raison? Pourquoi pas, tout simplement? Avoir un objectif, ça veut dire passer à travers les obstacles qui sont un entrave sur la route. Qu’elle soit courte ou plus longue, c’est à force d’avancer que l’objectif sera atteint.
En juillet 2015, ma vie a été transformée. Au retour d’une sortie d’endurance à vélo, une voiture m’a percuté à haute vitesse. Pas 50kmh. 110kmh. Oui, je portais un casque et il a fait ce qu’il sait faire le mieux, c’est-à-dire contribuer à me sauver la vie. Pour le reste, ça tient du miracle. Il y avait tellement de sang qu’un vampire aurait pu prendre un bain. Traumatisme crânien léger, de multiples fractures à une jambe et double amputation partielle des bras. Trois semaines à l’hopital à être au lit et totalement dépendante et un autre trois semaines, approximativement à fonctionner plus normalement. Du négatif? Jamais. Jamais il n’y aura été question des limites qui m’étaient imposées. Pas les miennes.
Avec le temps, le corps est redevenu une partie de ce qu’il était et même plus. Le sport a ça de bon, ça aide à surmonter les obstacles, sans compter les nombreux outils qu’on développe en tant qu’athlète de haut niveau. Fonctionner avec un traumatisme crânien, il peut y avoir pire dans la vie. À mon souvenir, il ne me passait pas par la tête de me voir comme étant une personne handicapée.
Chaque personne livre un combat. Le mien, c’est de parvenir à éliminer les séquelles de cet accident qui persistent encore. Le sport m’a grandement aidé à grandir à plusieurs niveaux, surtout au niveau cognitif. À force de devoir organiser son horaire pour que les pièces du casse-tête s’emboîtent, les apects de logistique en lien avec l’entrainement et autre, le sport me permet de croire que c’est possible.
En tant qu’athlète, jamais l’idée me serait venue de me rendre aussi loin! Le rêve était un secret par contre. À mes débuts en paracyclisme, devenir une Lyne Bessette était pour moi une source de motivation car à mes yeux, Lyne est un exemple de ténacité, de résilience, de dépassement de soi et d’humanisme. En y pensant bien, c’est un peu là que mon parcours m’a amené. Fière des réalisations sur le plan athlétique, mais encore plus fière du chemin parcourue pour y parvenir et d’avoir la chance immense de pouvoir partager ma vision avec les gens pour pouvoir peut-être les inspirer à mon tour.
Actuellement, le processus est en marche en vue des sélections pour les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020. Préparation physique, mentale, entrainement, physiothérapie, mentorat, éducation… Les pièces du casse-tête sont bien emboîtées et j’avance d’un pas déterminé.
Je vous invite à me suivre et à faire partie de l’aventure!
Marie-Claude Molnar, para-cycliste C4