On la voyait venir cette journée parfaite, on l’espérait. Les prévisions de début de semaine se sont épanouies en magnifique tempête hivernale, juste avant le week-end. Puis ce matin, dans le chaos des rues de mon quartier, au Plateau Mont-Royal aux petites rues bouchées par des tonnes de neige, j’ai le sourire qui me fend le visage à la vue de ce soleil resplendissant, cette journée parfaite qui se dessinait toute la semaine, je la touche enfin du doigt.

Je conduis vers Orford, en sifflotant, et je commence à jubiler avant même d’arriver à la montagne. Les belles montagnes de l’Estrie sont recouvertes de grosse neige, les forêts sont d’un blanc éclatant sous le ciel bleu.

Je visite le nouveau chalet pour la première fois, vaste et accueillant, rempli de soleil et de sourires. Les conditions de ski sont comme je m’y attendais, exceptionnelles. Le temps est froid, mais il n’y a pas de vent et le soleil est bon sur les joues quand on tombe dans la lune, le menton relevé pour admirer les sommets enneigés.

Je suis arrivé ici avec très peu d’énergie, fatigué, les jambes molles. Pendant la tempête vendredi soir, plutôt que de m’exprimer sur les pistes de Bromont ou Stoneham, les circonstances on fait que j’ai plutôt communiquer ma joie de vivre par le karaoke. Si les éditeurs de SkiPresse:CyclePresse prennent un jour de l’expansion du côté de karaokePresse, je vous donnerai plus de détails, mais disons simplement pour l’instant que ça signifie qu’en ce dimanche, je manquais de sommeil. Pourtant, dès que mes skis sont entré en contact avec cette neige exceptionnelle, j’en oubliai ma fatigue.

Je suis passé du Mont Giroux au Sommet Orford toute la journée, profitant de chaque minute et de chaque recoin parfaitement enneigé. Pour vous donner une idée de la quantité de neige que nous avons, en montant le télésiège du Mont Alfred-Desrochers, pendant de longues minutes, durant la remontée, je voyais au loin deux skieurs qui marchaient et parlaient sous le télésiège. Ils étaient derrière une petite butte, je ne voyais par leurs pieds, mais en passant finalement au-dessus d’eux, nous les avons vu, battant la neige de leurs bâtons: un des deux skieurs avait perdu un ski dans la poudreuse. On pouvait voir l’énorme surface qu’ils avaient remués sans succès. Le ski est demeuré introuvable jusqu’à ce que je les perd de vue.

Bref, cette neige exceptionnelle vous fera perdre vos skis, mais retrouver votre énergie.