Bon, on va se le dire, la prochaine saison s’annonce particulière… et je pèse mes mots. Pour toutes les familles du Québec, plus ou moins confinées depuis le mois de mars dernier, il semble que le ski soit perçu comme l’activité par excellence pour contrer les effets d’un manque criant d’activités physiques. La rumeur se répandait déjà au début de l’automne dans les magasins spécialisés, alors que les équipements juniors s’envolaient comme des petits pains chauds et qu’on s’est mis à qualifier le phénomène de véritable ski boom. Avec l’annonce, par le gouvernement, que le ski allait être une des activités permises au cours de l’hiver, les passes de saison se sont échangées plus vite que les actions de Tesla sur le parquet de la bourse. 

Bien sûr, pour ma famille, la situation a été scrupuleusement suivie depuis la fin de la dernière saison. Déjà, en mars dernier, quand le choc d’une fin aussi brutale de notre saison s’est atténué, nous nous sommes mis à rêver à notre retour sur les pistes. Malgré l’inquiétude quotidienne reliée à la pandémie, mon principal questionnement était de savoir comment on allait bien pouvoir se retrouver sur les pistes, alors que, on va se le dire, c’était le bordel un peu partout dans le monde. Quand le gouvernement a annoncé que le ski allait être épargné pour la prochaine saison, mais que les contraintes  seraient quand même nombreuses, l’idée nous est venue de prendre notre saison en charge et de nous créer notre propre bulle protectrice. Notre solution ; une Chevy Van 1995 d’une couleur douteuse (elle est tellement laide qu’elle est belle) qui allait devenir notre propre chalet de ski. Je déteste depuis toujours l’idée de mettre mes bottes de ski à la voiture et de marcher vers le chalet, dans ce qui s’avère souvent être un chemin rocailleux et bouetteux, alors que les mollets enflent et frottent sur des bottes qui semblent nous dire, à chaque pas, que ce n’est pas ça leur job… marcher. Je voyais donc l’idée de ne pas avoir accès au chalet comme une épreuve et je ne voulais pas faire vivre ça à ma famille. Bon, ma famille s’en fout, mais c’est quand même une bonne excuse de père que de penser au bien-être des siens. Après quelques recherches, la « Van » a donc été acquise et adaptée à notre situation de famille de skieurs grâce à quelques modifications.

 

Évidemment, Gabriel et Xavier ont tôt fait de   l’adopter, principalement parce qu’elle est munie d’un téléviseur pour agrémenter le trajet vers la montagne, mais aussi parce qu’elle a un « je ne sais quoi » dans le look. Un mélange entre le look de la série Stranger Things et des vieux films de Warren Miller… que je leur sers de temps en temps sur YouTube. En plus, la « Van » va devenir leur propre studio pour une série de capsules web portant sur le ski. Car oui, depuis l’an dernier, les gars sont devenus de  véritables petites vedettes du web en créant, pendant le premier confinement, un talk-show web appelé les Cons-Finés (lien : https://www.facebook.com/skipressecyclepresse/videos/383723286091544). Ils ont, depuis, été chercher l’appui de quelques commanditaires et ils feront, à partir de 2021, des capsules portant sur le ski qui seront mises en ligne sur le site de SkiPresse et qui présenteront des personnalités qui aiment le ski, des conseils d’experts et des visites de stations.

   

C’est donc avec un enthousiasme débordant que la famille a accueillie les premières neiges et que nous avons décidé de commencer notre saison de ski dans notre cours, à Ski Saint-Bruno. Quoi de mieux qu’un petit dimanche soir tranquille, avec une petite neige douce, pour se délier les jambes ? 

Bon, comment dire ?! Cette idée géniale avait, semble-t-il, germée dans la tête de toutes les familles de la Montérégie ! C’est en arrivant à la station qu’on a pu prendre l’ampleur du véritable engouement pour le ski. La rumeur était fondée, tout le monde est de retour sur les pistes. Je ne vais pas m’en plaindre, car je fais la promotion du ski depuis longtemps et je continue à croire que c’est une activité formidable pour la famille… mes gars me faisant même la remarque, un peu sarcastique, que mes chroniques de ski en famille avaient définitivement trop d’influence !    

Je dois cependant admettre que les installations et la gestion de la foule sont très efficaces à Ski Saint-Bruno et qu’on sent qu’ils ont l’intérêt de tout le monde à coeur. De nombreux guides nous accueillent et nous dirigent, les consignes sont claires et ça se fait dans le respect et la bonne humeur. Bien sûr, les longues files d’attentes, autant à la billetterie que pour les remontées, ne sont pas agréables, on ne se mentira pas. Mais il faut aborder toute cette situation de façon sereine, en sachant à quoi s’attendre et en donnant l’exemple aux enfants. Si tous les parents restent calmes et de bonne humeur, il va ya voir beaucoup moins de pleurs d’enfants et de tensions dans l’air. N’oublions pas que c’est un privilège de skier, et non un droit. La santé de tous est primordiale.

 

 

Pour notre part, la soirée fut quand même magique alors que les premières traces, sur une neige vraiment surprenante et agréable, ont rapidement fait place aux sauts des garçons dans le « park »… eux qui trépignaient d’impatience d’essayer leurs nouveaux skis freestyle (que vous pourrez bientôt découvrir dans leur première vidéo). Nous avons aussi beaucoup apprécié la « Van » quand est venue le temps de rentrer au bercail, alors qu’on a retiré nos équipements au son d’une bonne vieille cassette de NKOTB (pour les intiés !!) et que les gars ont pu se mettre nue pied sur le gros tapis shaggy dont on cherche encore un terme pour désigner la couleur.