Bonjour les amateurs de poudreuse,

En cette troisième journée à Val Thorens, et bien c’est vraiment la tempête. Tout comme la veille, le jour est toujours gris et la neige ne cesse de tomber. C’est juste incroyable. Une tempête digne de ma jeunesse, comme on en voit plus à la maison. Plus de deux pieds (70 cm) selon les garçons du café qui ont passé la souffleuse en fin de journée pour dégager la terrasse. Je n’ai pas vu une telle tempête depuis des lunes. Quel spectacle.

Forts de notre expérience de la veille sur les pistes, nous comprenons que la visibilité pourrait être difficile mais nous commençons aussi à bien maîtriser ces conditions, donc pas question de rester à la maison. Ceci dit, nous nous sommes quand même permis de passer par un joli café, le Belleville Diner, opéré par Patrick Pichon, un type fort agréable et de bon conseil pour affronter la montagne. Patrick est français d’origine mais il connait assez bien les québécois, ayant résidé dans la région de Rimouski il y a quelques années alors que sa conjointe terminait des études supérieures dans le domaine des sciences maritimes. Le monde est petit…

Le café se trouve tout juste de l’autre côté de la rue de notre nouvel hôtel Le Portillo depuis hier. En route vers le café nous avons pu constater l’ampleur de la tempête et rendus sur place, Patrick nous a servi un bon petit déjeuner classique qui mérite définitivement le détour. Tous ses produits sont locaux et le café provient de son importation personnelle de grains sélectionnés. C’était parfait pour nous préparer à affronter une deuxième journée de neige. Un endroit à retenir et un type à rencontrer.

Maintenant, même si on se doute que la visibilité ne sera pas idéale il faut aller sur les pistes au plus vite. Peu importe, quand on est motivé on attaque les pentes dans toutes les circonstances.

Nous allons directement dans le Funitel Peclet qui nous monte vers le sommet brumeux de la Béranger dans une cabine recouverte de neige.  Petit détail technique, les funitels sont suspendus à deux câbles qui tournent en parallèle plutôt qu’un seul comme on le voit avec les gondoles au Québec. Le système permet certes de soutenir le poids des lourdes cabines de plus grande capacité, mais il permet de résister plus efficacement aux vents, ce qui est très apprécié ce matin. Nous avons fait quelques descentes dans ce secteur pour ensuite aller emprunter la chaise Portette vers le Col de Thorens. Il y a de la neige… C’est un vrai bonheur à skier.

En descendant nous avons dû nous rendre jusqu’à la montée Boismint parce que le Funitel Grand Fond n’est pas en opération, probablement dû aux vents trop forts au Col de Rosael à 3000 mètres. Mais c’est tant mieux parce que nous voulions visiter cette section de la montagne depuis une bonne journée. En voilà l’occasion.

Sur le chemin nous sommes tombés sur Le Village Igloo. Un bar complet dans un igloo magnifiquement sculpté et où il est aussi possible de dormir (sur des lits de glace…) en réservant évidemment assez longtemps à l’avance. Après un petit espresso bien tassé nous poursuivons notre chemin vers Boismint tout à droite du domaine skiable.

Le secteur est moins pentu mais tout à fait agréable et adapté aux conditions blanches et neigeuses de la journée. Les pentes plus douces seront moins sujettes à avalanche et avec la visibilité réduite il sera plus facile de se laisser porter dans la grosse neige doucement. Vous savez quand vous vous laissez descendre et que vous êtes à vitesse constante sans forcer. WoW…

Après quelques descentes dans ce coin nous sommes arrêtés prendre une pause midi au bout du pont à la base des montées Cairn et Caron, le Chalet Caron. Un beau bistro où nous avons pu se servir une bonne soupe Minestrone accompagnée d’un bon verre de blanc bien sec. Simplement parfait pour combler notre faim du moment et nous remettre sur pied pour nous rendre jusqu’à la fin de la journée. Parce qu’on peut le dire, les conditions sont exigeantes. Mais la neige est bonne et nous avons la montagne à nous seuls.

Hélène est retournée vers Le Portillo mais j’avais encore un peu de motivation. Je suis remonté deux fois jusqu’au sommet 3 Vallées et c’est là que j’ai eu les plus belles descentes de la journée parce que la lumière s’est mise à passer légèrement à travers les nuages pour donner un peu d’ombrage.

Encore une fois, quel phénomène que La Folie Douce où tout le monde danse au son du techno avant de descendre la piste en ski en fin de journée… Be careful going down! Les européens ont vraiment un sens de la fête qu’on devrait peut-être raviver chez nous… C’est très plaisant.

Comme nous sommes à Val Thorens, la journée ne peut pas se terminer comme ça. C’est donc avec un cocktail à l’hôtel Le Val Thorens où nous avons pu profiter du talent d’une DJ exceptionnelle,  Cora M (Coralie Monnier), pour ensuite aller prendre un excellent souper au Zinc, un resto-bar moderne du Fahrenheit 7. Pour votre culture, apparemment 7 degrés F est la température à laquelle les flocons de neige se forment parfaitement.

Une autre journée mémorable dans un contexte peu commun. Ajoutez le soleil, qui devrait être de la partie demain, et vous ne retournez pas à la maison.

Bon ski !

Héléne Racine et Philippe Laporte

Reporters – Ski Média