Le ski de printemps: on est content de le voir arriver, mais en même temps il annonce aussi la fin de la saison de la poudreuse. Finies les journées aux genoux, les faceshot et la chasse aux tempêtes. Maintenant, c’est le temps des BBQ, des lunettes soleil et des run de bosses en gros sel. Par contre le ski de printemps on se l’imagine pas mal toujours en stations. Pourquoi est-ce qu’on se forcerait à fuir les foules pour skier autres choses que de la poudreuse ? Parce que tout est meilleur quand tu l’as mérité voilà pourquoi !

Ma soeur et moi c’est ce qu’on a fait aujourd’hui, on a mérité notre slush de printemps. On est allés chercher ça au fond du secteur Sautauriski dans le parc national de la Jacques-Cartier. C’est à environ 2KM du centre d’accueil. 2KM d’approche qui ont l’air de faire pas mal peur parce qu’on a croisé seulement 3 ou 4 autres groupes de toute la journée.

Avant de partir on était septiques, les prévisions parlaient de quelques centimètres dans la nuit et au courant de la journée. Par contre, il avait plu considérablement la veille. Ça donnait deux scénarios possibles: quelques centimètres déposés sur une croustillante croute ou encore un beau gros tas de sel de printemps. Pas vraiment de façon d’en être certain à part que de s’y rendre, car la météo dans la vallée de la Jacques-Cartier peut se montrer très différente de ce qu’on retrouve à Stoneham. De toute façon c’est un peu ça le hors-pistes, tu sors sans trop savoir et tu fais le meilleur ski avec ce que tu trouves. J’ai appris avec le temps à calibrer mes attentes.

En arrivant au centre d’accueil on se rend compte qu’il n’a pas assez venté pour former une croute, on a donc une bonne épaisseur de neige uniformément lourde et mouillée. Ça promet d’être rapide. C’est pour cette raison qu’on choisit d’aller vers le secteur Sautauriski, il est moins à pic que le secteur Belleau et donc on peut descendre plus fluidement même si la neige glisse vite.

Après les 2KM d’approche qui se font très rapidement on entame l’ascension. Le bonheur du printemps en ski de randonnée c’est de ne pas trop se soucier d’avoir chaud. Normalement l’hiver on évite à tout prix de suer parce que ça veut aussi dire que l’on va geler à la descente. Aujourd’hui, pas de problème, il fait chaud en montant et il fait chaud en descendant. Le secteur est très large et pas très haut alors on enchaine plusieurs courtes descentes pour bien explorer les différentes possibilités de descentes. On est bien content de notre choix de secteur, car on peut se laisser aller sans trop se freiner. On zigzag aisément entre les arbres en enchainant des petits sauts sur les obstacles naturels ici et là. La neige est molle, le temps est doux et la forêt sent la forêt. C’est ça le ski de printemps en hors-piste.

Alors tous ceux qui pensait ranger leurs peaux de phoques parce que le temps de la poudreuse est révolu attendez encore un peu. Il reste encore du beau ski pour récompenser vos efforts si vous vous donnez la peine de sortir !

Bon ski de printemps à tous !